Les merveilles de l’iconographie russe 

• Les premières icônes russes datent de la fin du X^e siècle lorsque l’ancienne Russie, la Rus’, et sa capitale Kiev se convertissent à l’orthodoxie. Les iconographes russes reprennent les modèles encore plus anciens et développent leur propre style. L’iconographie russe est la plus aboutie de toutes.
• Les grandes écoles sont Novgorod (XI^e-XVI^e), Pskov (fin du XIII^e et suivants), Russie centrale (Iaroslavl, Vladimir, Souzdal, Rostov Veliki, XII^e-XIV^e), Moscou (XIVe et surtout XV^e), Vologda (XIV^e-XVI^e).
• Les icônes miraculeuses sont dites apparues, c’est-à-dire que l’on considère qu’elles sont un don venu d’en haut et qu’elles sont apparues miraculeusement. Elles accomplissent des miracles.

Le « canon » est un système de modèles, couleurs, symboles et manières “approuvées” de représenter le Christ, sa Mère, les saints et les scènes bibliques.

Ces modèles sont les Prototypes. Leur fonction première est de s’assurer que les images saintes sont faites en accord avec les Écritures et la liturgie. Ils permettent de reconnaître le sujet de l’icône instantanément. Chaque saint ou archange, par exemple, a des couleurs et des attributs particuliers, ce qui permet de le distinguer des autres même quand on ne sait pas lire.

Le canon permet à celui qui prie devant l’icône de se détacher de sa forme, de son apparence, de sa beauté même, et de se tourner vers l’intérieur de soi et vers le destinataire de la prière plus facilement.

Mais ce canon n’est pas totalement figé, il reste vivant. Les plus grands iconographes y ont contribué et continuent à l’enrichir.

Sa tête est représentée entourée d’un nimbe (auréole) avec une croix dessus. Il porte en général une tunique dans les tons rouges et un manteau dans les tons bleus, ces deux couleurs symbolisant ses deux natures, divine et humaine.

Dans des icônes comme la Transfiguration ou la Crucifixion, Jésus peut porter des vêtements blancs ou d’or, symbole de la gloire de Dieu.

Les lettres IC XC sont une abréviation de Iisous Xhristos en grec.

Les lettres 0 (omicron), W (oméga) et N sur le nimbe signifient “Je Suis Qui Je Suis” (le Christ et son Père sont Un).

Elle est toujours représentée avec trois étoiles sur son voile, une sur son front, une sur chaque épaule. Ses couleurs sont à l’inverse de celles de son Fils : sa tunique est bleue et son voile rouge foncé ou bordeaux.

Les lettres MP Θ Y sont une abréviation de Mitéra Théou (Mère de Dieu)

En général, ces couleurs symbolisent :

– l’or : la gloire de Dieu

– le blanc : la gloire, le paradis

– le noir : la mort

– le vert : l’Esprit saint et la vie éternelle

– le rouge : la vie, le sang, la douleur et le martyre

– le bleu : la révélation, la sagesse divine

La présence des objets est également codifiée, principalement pour permettre l’identification facile des saints ou des archanges.

Tout comme les bâtiments quand il y en a, les objets sont souvent représentés avec une perspective inversée, se dirigeant vers le spectateur pour l’inclure dans l’espace iconique.

Lorsqu’il y a du texte sur une icône russe, c’est en général en slavon d’église (dérivé du protoslave), qui était utilisé dans la liturgie orthodoxe dans plusieurs pays et qui l’est encore à certains endroits.

Quelques églises catholiques orientales l’utilisent également.